La restauration annoncée du poste de Premier ministre (PM) est largement commentée par les quotidiens reçus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
’’Vers le retour du poste de Premier ministre’’, met en exergue Le Soleil, soulignant que la ‘’+restauration de ce poste vise à adopter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et socio-politique’’.
Le président de la République Macky Sall a fait part mercredi de sa volonté d’initier une révision de la Constitution en vue de la restauration du poste de Premier ministre, supprimé en mai 2019, a appris l’APS de source officielle, mercredi soir.
’’Le Président de la République a (…) informé le Conseil [des ministres], de sa volonté d’initier une révision de la Constitution en vue de l’instauration du poste de Premier Ministre’’, indique le communiqué ayant sanctionné cette rencontre hebdomadaire du gouvernement.
’’Cette restauration, qui vient ainsi adapter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et socio-politique, s’accompagne d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif, notamment la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et le pouvoir de dissolution de celle-ci dévolu au Président de la République’’, explique le texte.
Le président Macky Sall avait promulgué, le mardi 14 mai 2019, la loi supprimant le poste de Premier ministre, après une réforme largement adoptée par les députés, le 4 mai de la même année.
Selon Le Quotidien, ‘’Macky Sall retourne en arrière’’ et précise que projet de réforme va être soumis à l’Assemblée nationale en procédure d’urgence avant le 15 décembre. Pourtant, rappelle Le Quotidien, ‘’le chef de l’Etat avait écarté en janvier 2020 cette hypothèse au moment où il lui avait été prêté la volonté de procéder au retour du poste de PM (….)’’.
Pour Walfadjri, ce ‘’retour du Premier ministre’’ est un ‘’virage à 180 degrés !’’. ‘’En supprimant le poste de PM, Macky Sall avait dit qu’il voulait aller vite. D’où le concept +fast track+ qui avait fait fureur aux premières heures de Macky 2. Sauf que, à la pratique, cela s’est révélé un simple slogan’’, souligne Walf.
’’Tenaillé entre un agenda diplomatique chargé –l’année prochaine, le Sénégal assure la présidence tournante de l’Ua- ses audiences et son rôle de représentation, le président de la Ré- publique n’a pas le temps de coordination qui doit lui incomber. Quand on y greffe le bal d’égos entre futurs prétendants à la succession du chef, la crise du coronavirus, les inondations et la gestion jugée catastrophique de l’aide destinée aux impactés, le cocktail n’en est que plus explosif. Et propice à un virage à 180 degrés’’, ajoute la publication.
C’est un ‘’rétropédalage institutionnel’’, dit L’As qui s’interroge : ‘’va-t-on vers un remaniement ministériel avant les élections territoriales de janvier ?’’.
Le quotidien Kritik rappelle que ‘’la primature a eu un enterrement de première classe validé par la majorité présidentielle le samedi 04 mai 2019 en procédure d’urgence’’. ‘’(….) constatant les graves manquements dans la coordination des activités gouvernementales, le président Macky Sall, il faut le lui concéder, a eu l’humilité de revenir sur sa décision’’, selon le journal.
Pour Sud Quotidien, ’’Macky Sall remet son fusible’’, non sans relever qu’’à un peu plus de deux ans de la présidentielle de 2024, ’’les supputations vont encore aller bon train sur la succession’’ du chef de l’Etat.
Le Témoin parle de ’’+un pas en avant, deux pas en arrière+ de Macky Sall’’. ‘’En supprimant le poste de Premier ministre, le président de la République avait exprimé sa volonté d’accélérer la cadence de l’activité gouvernementale. Trente mois après, retour à la case +slow track !’’, s’exclame la publication qui affiche à la Une : ‘’le +fast-track+ échoue, retour du poste de PM’’.
Enquête évoque ’’les pressions de la real-politik’’. ’’La suppression du poste de Premier ministre était une mauvaise idée : le président s’en est rendu compte. 2 ans et demi après le départ de Mahamad Dionne, les grands projets (BRT, TER….sont toujours attendus. Une manière de réduire l’exposition du président de la République’’, écrit le journal qui s’interroge :’’Qui sera le prochain Premier ministre ?’’.
L’Observateur livre ’’les raisons profondes qui ont motivé la volonté de nommer un nouveau chef du gouvernement’’. Le journal note, entre autres, que ‘’l’efficacité tant recherchée dans son fameux +fast-track+ n’a jamais été réellement suivi d’effets (….)’’.
OID
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